Julien Avril, directeur général des Transports Avril, entreprise de transport située en Gironde, se dit déconcerté par la conjoncture. Parfois amené à refuser du travail faute de conducteurs ou de camions, il est aussi impacté par les remises en appel d’offres des lignes, qui est en augmentation.
« La période actuelle est déconcertante. Nous ressentons une grande hétérogénéité dans les demandes des clients, avec d’un côté ceux qui ont besoin de beaucoup de fret et de moyens, et de l’autre ceux qui ont arrêté des lignes. Le nombre de lignes remises en appel d’offres a fortement augmenté. Nous louons des véhicules avec chauffeur, une activité qui favorise cette pratique…
De nombreuses sociétés relancent des appels d’offres pour tirer au maximum les prix, et peut-être nos clients ont-ils perdu des marchés, ce qui se répercute sur nous. Nous jonglons entre ces deux paramètres : si une ligne se libère, nous transférons les conducteurs, mais nous sommes parfois amenés à refuser du travail, faute de moyens. Et il est compliqué d’ajouter des moyens supplémentaires, vu le marché du travail côté conducteurs. Une prime de qualité au trimestre
Nous tentons de conserver nos effectifs en mettant en place des primes, par exemple. Depuis septembre, nous versons une prime de qualité au trimestre qui se base sur des critères de qualité globale : utilisation du matériel, propreté du véhicule, absences, infractions, etc. Elle récompense ainsi les bons chauffeurs. Nous proposons également une prime basée sur la consommation de carburant.
En moyenne, sur l’année, nous aurions besoin de cinq à dix chauffeurs supplémentaires. De nombreux acteurs du transport routier de marchandises tentent de revaloriser le métier pour recruter des gens plus impliqués et retrouver une qualité de service. Le secteur manque de conducteurs sérieux, consciencieux. Un courrier d’avertissement ne fait plus peur.
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