De plus en plus les conducteurs travaillant en Allemagne viennent de l’étranger. Pour faire face à la pénurie qui affecte lourdement le secteur, quatre transporteurs du Land de Sarre, petite région frontalière avec la France, ont lancé une initiative en direction du Kosovo, en partenariat avec l’organisme de formation CEB.
L’organisme, qui a déjà fait venir une centaine de personnels soignants en République Fédérale au cours des deux dernières années, veut désormais « élargir son projet à d’autres secteurs » notamment les routiers. Les candidats, sélectionnés sur place par un partenaire de CEB, doivent posséder un minimum de connaissances linguistiques avant de rejoindre l’Allemagne.
Une reconnaissance automatique du permis
Depuis début novembre, 18 jeunes âgés de 25 à 35 ans et désireux de conduire un poids-lourd outre-Rhin, suivent des cours de langue dans leur pays d’origine. Ils devront dans un second temps passer ou repasser leur permis poids-lourds en Allemagne.
Les permis kosovars ne sont pas reconnus dans le pays, mais la procédure pourrait être prochainement allégée : le nouveau ministre des Transports veut en effet étendre à plusieurs pays non membres de l’Union européenne -dont le Kosovo et la Grande-Bretagne- la reconnaissance automatique des permis poids-lourds.
Des candidats très motivés
Dans le cas de l’expérience sarroise, un contrat de travail avec l’un des quatre transporteurs de la région partenaires de l’opération attend les 18 Kosovars à l’issue de ces démarches. « Nous aidons pour la recherche d’un appartement, mettons un petit capital de départ à disposition des candidats et les rémunérons pendant leur formation au-dessus du salaire minimum. Tout cela coûte cher, mais nous sommes convaincus du projet », souligne Armin Rein, l’un des transporteurs participant à l’expérience.
12 000 postes de conducteurs non pourvus
La situation est en effet très tendue sur le marché du travail en Allemagne, comme vient de le confirmer une nouvelle étude, publiée par l’institut IW, qui comptabilisait 12 000 postes de conducteurs non pourvus à l’automne 2021. Sans le recours à la main-d’œuvre étrangère, la situation serait plus dramatique encore. Déjà, un quart des conducteurs travaillant dans le pays sont immigrés (133 000 chauffeurs) ou réfugiés (2 716), selon IW.
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