En France, il manque entre 40.000 et 50.000 chauffeurs routiers dans les entreprises de transport selon la FNTR (la Fédération Nationale des Transports Routiers). Une pénurie déjà latente avant mars 2020 et la crise sanitaire. Le métier n’attire plus vraiment et le manque de monde aux volants des camions pourraient avoir des conséquences sur certaines livraisons à Noël.
Le beau-père sort de sa retraite
Dans la région Pays de la Loire, une entreprise sur deux cherche désespérément des chauffeurs routiers. À Meslay-du-Maine, à l’est du département de la Mayenne, le patron de la société T.M.D, spécialisée dans le transport d’alimentation animale, doit recruter deux salariés. Et c’est une vraie galère explique Dominique Mézières. « Quand on voit l’offre que l’on propose et le peu de retour qu’on a derrière c’est très inquiétant », déclare-t-il.
Alors le dirigeant s’est retroussé les manches. Depuis deux ans, Dominique Mézière a repris le volant. « Ça faisait deux ans que je ne conduisais plus. J’ai repris la route et j’ai rembauché mon beau-père de 68 ans pour qu’il me donne un coup de main. Pour lui c’est inquiétant car cela faisait huit ans qu’il était à la retraite », explique le dirigeant.
Une image dépassée
« Le secteur dispose d’une pyramide des âges qui n’est pas très favorable sur la région Pays de la Loire, où 1.500 offres sont à pourvoir. On estime qu’avec les départs naturels liés à l’âge des conductrices et des conducteurs, ce sont près de 800 personnes à recruter chaque année sur nos cinq départements », explique Jean-Christophe Limousin, le délégué régional de la Fédération Nationale du Transport Routier.
Ce dernier regrette aussi l’image surannée qui colle à la peau du métier de chauffeur routier. « Le transport routier n’est plus ce qu’il était tant dans son organisation que dans ses moyens. Le camion d’aujourd’hui n’est plus celui d’il y a 15 ou 25 ans. Nous sommes engagés dans une transition, mais l’image que les gens ont est encore dépassée » termine le professionnel.
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